Broek in Waterland
J’ai découvert Broek in Waterland en 2019 grâce à Victoria du blog Mango and Salt et mon coup de cœur a été immédiat. Le village néerlandais qui a gardé son charme d’antan est situé dans le Waterland à quelques kilomètres au nord d’Amsterdam. Après y être allée plusieurs fois ces dernières années, j’ai décidé d’y passer une semaine cet été. Je rêvais depuis un moment d’expérimenter la vie dans ce village sur le temps long.
À Broek, les maisons sont en bois peint dans des couleurs neutres ou pastels, l’eau et la végétation sont partout présentes, les chats qui se promènent dans les rues se laissent volontiers caresser, les canards cancanent au bord des canaux, le mobilier de jardin en bois est grisé par la pluie et le soleil. Dans l’église du village, on trouve un petit café qui vend d’excellentes tartes aux pommes et un espace pour chiner des livres et des vinyles. Des concerts et des cours de peinture y sont également donnés. À Broek, il y a une maison d’hôtes sur le lac, une école toute neuve, des habitants qui taillent des haies ou repeignent des bancs, un marché tous les mercredis matin et un bazar sur la place principale du village dans lequel on peut acheter des bottes, une brouette, des animaux en céramique et des poubelles Brabantia. Près de la grande route qui va à Amsterdam, il y a un pont basculant avec un monsieur qui vient tourner une manivelle lorsqu’un bateau veut passer et c’est une autre rive après.
Ici, il y a peu de touristes et de voitures. On croise surtout des chats et des vélos. Seule la cloche de l’église vient rompre toutes les demi-heures le calme du village. Le soir, chaque maison a sa propre petite lanterne d’allumée sur la façade. À travers les grandes fenêtres en bois, on peut alors apercevoir un couple en train de lire avec des chandelles allumées sur la table de la cuisine. Et dans la maison d’en face, un homme jouer de la contrebasse. Il y a dans chaque intérieur une bibliothèque et un grand bouquet de fleurs fraiches. Un peu plus loin sur la place derrière l’église, une femme est allongée derrière la vitre ouverte de son bow-window. Les soirs où il fait trop chaud, elle met ses pieds dehors à la recherche d’un peu de fraicheur.
« Broek in Waterland, c’est trop beau pour être vrai. Et pourtant c’est vrai. »
Parfois le soir quand j’attends le sommeil, je repense à mes premières heures passées dans le village cet été. Deux couvertures sont étendues l’une à côté de l’autre dans le jardin à l’ombre du poirier. Je suis allongée dessus en travers, et tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos, tantôt sur le côté, je dévore la fin de mon roman islandais. Ma petite robe noire glisse et se froisse. J’entends le vent dans les feuilles, les oiseaux qui attaquent les fruits et la voix du voisin au loin. Il fait 30 degrés mais la présence de l’herbe et de l’air me rafraichissent. J’ai aimé y retrouver des sensations de l’enfance, de l’enfance dans le jardin, de l’enfance dans le jardin l’été. Plus tard, il y a eu le bruit de la pluie battante sur les velux, les insectes qui envahissent le plafond blanc attirés par la lumière, les araignées un peu partout, la chaleur sous les toits, les nuits sous la moustiquaires et les délicieuses visites du chat noir et blanc.
Maintenant je n’ai qu’une envie, celle de revenir en hiver. Pour voir les canaux gelés et les maisons décorées pour Noël.